Heureuse Eglise de Pentecôte

Texte écrit après le débat que nous avons eu au conseil presbytéral, 
en pensant à ce qu’écrivait ce curé à la fin du XIX°, 
se réjouissant qu’un village catho « ne frayait pas »  avec un village voisin « ouvrier, à la population plus ou moins anticléricale et « rouge »… 
sans le juger avec nos yeux d’aujourd’hui, mais en ayant au cœur cette Eglise qui tout au long du XX° siècle, s’est ouverte au monde et a préparé et vécu le concile dans un grand souffle de Pentecôte !                             
P.S  frayer avec = fréquenter


Heureuse Église qui « fraie »                                                   
avec ceux qui lui paraissent loin d’elle ou dont elle est loin
Elle découvre que l’Esprit n’a pas de frontière

Heureuse Église qui « fraie »
avec ceux que l’on méprise parfois
Elle découvre que tout homme mérite le respect le plus grand

Heureuse Église qui « fraie »
avec les petits de ce monde
Elle découvre que chacun est grand aux yeux de Dieu

Heureuse Église qui « fraie » 
avec les exclus de ce monde
Elle découvre que personne n’est exclu d’un amour qui nous dépasse tous

Heureuse Église qui « fraie »
avec ceux qui défilent pour dire non à l’injustice
Elle découvre ce Dieu qui marche avec les hommes

Heureuse Église qui « fraie »
avec ceux qui ont le cœur meurtri d’avoir tant galéré
Elle découvre que le cœur de l’homme renferme des perles d’amour

Heureuse Église qui « fraie »
avec un monde en recherche de sens et de repère
Elle découvre qu’elle possède en Jésus Christ le vrai trésor

Heureuse Église qui « fraie »
avec une population multicolore
Elle découvre une bonne Nouvelle aux couleurs du monde

Heureuse Église qui « fraie »
avec tous ceux que le Seigneur lui donne  de rencontrer sur son chemin
Elle découvre chaque jour la merveille de son Amour

Heureuse Église du Concile qui « fraie » avec le monde de son temps
sans être « effrayé » par autre chose 
que la crainte d’être infidèle à sa mission
et de s’enfermer dans les sacristies et les placards poussiéreux

Seigneur, délivre-nous de toute peur,
sauf de celle de ne pas te suivre sur ton chemin
et de ne pas « frayer » avec Toi,  
qui est venu « frayer » avec nous, il y a 2000 ans
pour nous dire l’amour du Père !

Jo Gohier