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Voilà des textes que j’ai écrits au XX° siècle ! sur la misère…
comme c’est le 100° anniversaire de la naissance de l’angevin
Joseph Wresinsky, fondateur d’ATD quart monde, je propose ces textes…
ATD Quart-monde célèbre son fondateur angevin
Ce week-end, l’association organise plusieurs manifestations à Angers pour célébrer le centenaire de la naissance de Joseph Wresinski, défenseur des plus pauvres.
« Ce jour-là, je suis entré dans le malheur. »
En juillet 1956, Joseph Wresinski rejoint le camp des sans-logis de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Avec les familles du quart-monde, il installe jardin d’enfants, bibliothèque, chapelle, atelier, laverie ou salon d’esthétique. Un an plus tard, il fonde le mouvement ATD, Aide à toute détresse, devenu Agir tous pour la dignité Quart-monde.
J’ai écrit ce texte dans les années 1970-80 et les mots, pour décrire la misère, sont venus de sa rencontre dans mon ministère de jeune prêtre…
Je pense aujourd’hui à Joseph Wresinsky, ce prêtre fondateur d’ATD Quart Monde…
Il est né, il y a 100 ans à Angers et l’on vient de fêter ce centième anniversaire…
La misère, ça te colle à la peau comme une saleté
ça te matraque le regard comme le jugement des autres
ça te coule dans la bouche comme une méchanceté
ça te mange la tête comme les poux
ça te gratte entre les doigts comme la galle
ça te vide les mains comme le chômage
ça te tombe sur les bras comme un supplément de charges
ça te marche sur les pieds comme une intruse
ça te coupe les genoux comme une maladie
ça te scie les jambes comme une mauvaise nouvelle
ça te pisse dessus comme une mal élevée
ça t'empourpre les joues comme une honte
ça te prend les narines comme une mauvaise odeur
ça t'inquiète les yeux comme le manque d'argent
ça te casse les oreilles comme les murs d'HLM
ça te brouille la vue comme l'alcool
ça te tombe sur le dos comme une cadence d'usine
ça te défonce la colonne comme un marteau piqueur
ça te mord au talon comme une saisie d'huissier
ça te ride le front comme une menace d'expulsion
ça t'entrave les poignets comme une paire de menottes
ça te porte sur les nerfs comme des loyers en retard
ça te tord le cou comme une société de consommation
ça te brise les reins comme un coup de barre
ça te coupe les moyens comme un budget sans fond
ça te claque les dents comme une nuit sans chauffage
ça te défigure le visage comme une coupure de courant
ça te ronge les sangs comme tes enfants à l'assistance
ça dévoile ta nudité comme une sans gêne
ça te défonce tout debout comme une vraie salope
La misère ? ça t'enfonce tout entier comme une désespérance !
ça te tombe sur le dos comme une cadence d'usine
ça te défonce la colonne comme un marteau piqueur
ça te mord au talon comme une saisie d'huissier
ça te ride le front comme une menace d'expulsion
ça t'entrave les poignets comme une paire de menottes
ça te porte sur les nerfs comme des loyers en retard
ça te tord le cou comme une société de consommation
ça te brise les reins comme un coup de barre
ça te coupe les moyens comme un budget sans fond
ça te claque les dents comme une nuit sans chauffage
ça te défigure le visage comme une coupure de courant
ça te ronge les sangs comme tes enfants à l'assistance
ça dévoile ta nudité comme une sans gêne
ça te défonce tout debout comme une vraie salope
La misère ? ça t'enfonce tout entier comme une désespérance !