il est resté quelques instants dans l’église, puis est revenu vers moi..
il m’a demandé à entrer…
je me disais « il va demander de l’argent »…
nous nous sommes assis et il est resté là, devant moi, sans pratiquement rien dire, sans répondre à une seule des questions que je lui posais :
s’il était d’Angers, de quel quartier, s’il avait de la famille, des amis…..
j’ai simplement vu des larmes couler sur ses joues à un moment donné ...
mais que le temps m’a paru long et difficile…
cet homme avait peut-être la trentaine.
Pourquoi est-il venu ? ? ?….
Un moment donné, je lui ai demandé si l’on pouvait prier ensemble…
il connaissait le Notre Père.
L’inconnu
est passé
Un visage
ravagé de larmes, marqué par la souffrance
Un visage
sans nom
sans prénom
sans domicile
sans histoire
sans lieu de naissance sans famille
Un inconnu,
presque sans parole,
Pourquoi est-il venu ?
Pour dire sans mot qu’il souffrait beaucoup
pour dire sans mot qu’il ne pouvait en dire plus
pour dire sans mot de prier pour lui
Sans mot
mais avec des yeux remplis de chagrin !
Et moi
pauvre et petit devant lui
si pauvre balbutiant des paroles qui finissent par tourner en rond
Rien ne sort de ses lèvres
rien ne peut être dit même le début d’un mot qui pourrait libérer !
Rien
Alors, une page d’Evangile jaillit de cette rencontre : voici l’Homme ! Jean 19
Et la prière, comme une réponse, murmure en moi et en lui :
Notre Père !