En croisière


J’ai reçu ces jours-ci une lettre d’un ami détenu  et voilà ce qu’il m’écrit :                                                    
« Bonjour Jo, ici tout va bien à bord. La croisière se passe bien, l’équipage est sympa et c’est très important. Trêve de plaisanterie, tout va bien ici. Voilà, tu vois ma façon de gérer la situation :
 je suis en croisière, c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour m’évader par l’esprit. Et Toi comment vas-tu ?  Pas trop de soucis par rapport au virus qui se promène un peu partout ? » 



Alors j’ai écrit ce texte !



Le virus, il se promène  partout!

Partons en croisière malgré tout !



Tu as bien raison, mon ami,

Ce virus se promène partout apparemment !

Et nous voilà tous confinés, enfermés entre nos murs,

 presque emprisonnés, nous aussi !



Pour avoir l’impression de t’évader et d’être dehors,

J’ai bien aimé ta comparaison avec « la croisière » et un équipage sympa !



Mais, comme tu le dis, et c’est bien vrai, ce virus se promène partout

Et on n’en finit pas d’en parler

Et même de parler dans les journaux de sa présence dans la maison d’arrêt :

Une présence difficile à maitriser !



Mais en écoutant les infos ou en regardant la télé,

On voit aussi que se promène aussi partout

Un Esprit de solidarité, de partage, d’amitié !

Et moi-même, j’en ai de multiples preuves au quotidien !

Elles se manifestent de multiples façons :

par des coups de fil, des messages,

de bons petits plats  à manger et même à déguster !



Je reçois aussi des messages de personnes désespérées,

Car ce « confinement » est parfois signe d’une immense solitude !

Il rappelle à certains des histoires vécues dans leur enfance

où ils étaient punis gravement et enfermés jusque dans des placards !



Mais alors, que vient faire là « la croisière » ????

Tu me dis que cette croisière se vit « dans ton esprit »

Et  ça t’aide à dépasser les murs de ta prison !



Que notre esprit nous aide nous aussi  
à ne pas voir que le mal, et à embarquer comme dans une croisière !

Et si embarquer, c’était simplement ouvrir la fenêtre de notre vie et de nos cœurs,

comme s’ouvrent à 20 h tous les soirs, des fenêtres dans nos quartiers,

et dire de cette façon un grand MERCI

pour tous les gestes de solidarité, de service, de soins, prodigués avec attention et respect !



Dans une autre de tes lettres,

Tu me dis de ne surtout pas te parler de « religion »…

Je respecte ton choix,

Même si je crois que dans ce moment,
Il y a un bon Vent qui fait avancer le bateau  de nos vies 

Et moi je donne un nom à ce Vent… Devine ?

MERCI, mon Frère !